Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/77

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Et, avec un haussement d’épaules, elle avait ajouté :

— Après tout, pour ce que j’y perds !…

Il ne fut plus question entre nous de cette femme. Elle était, du reste, aussi peu gênante que possible, ne faisait pas plus de bruit, ne tenait pas plus de place qu’un fantôme… Comment nous fussions-nous doutés qu’avec son air de n’être nulle part elle était partout et rôdait furtivement autour de notre vie, les yeux aux aguets sous sa cape de bure sombre, comme la figure, muette et voilée de noir, de la Fatalité ?

Cependant, l’impuissance où j’étais de distraire Adèle me navrait le cœur. Tout d’abord, nous risquâmes bien quelques promenades aux environs de la Pointe. Mais la saison n’y était guère propice. Le plus souvent, les averses, les torrentielles et cinglantes ondées du Raz, nous forçaient à rebrousser chemin ou à chercher un abri,