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DE L’UNE A L'AUTRE AURORE


Divin Esprit, qui fais s’élargir l’horizon,
Et s’éveiller les nids et palpiter la feuille,
Daigne encor cette fois visiter ma maison
Où la Muse t’accueille.

Chasse les pensers noirs qui vinrent la hanter :
Ouvre à ton clair flambeau son âme et sa paupière,
Esprit mélodieux, et dis-lui de chanter
La vivante lumière.

Oui, merveilleux enfant, en un moment grandi,
Qui marches sur les flots, qui vas de lame en lame,
Jusqu’à l’heure éclatante et cruelle où midi
Courbe tout sous sa flamme,

Inspire-moi des chants purs comme ces coteaux,
Dont la verdure entend rire bas les fontaines,
Tandis qu’un bruit profond et sourd de grandes eaux
Vient des vagues prochaines,