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Page:Le Cardonnel - Poèmes, 1904.djvu/29

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MELANCOLIES D'ETE

Sur les profondes eaux où la forêt reflète L’ennui de ses chênes pesants, La forêt vague, où semble encor glisser, muette, La Mélusine des vieux ans.

Couché parmi les fleurs mourantes de la rive Où plein de songe on s’exila, Dans l’air privé de brise, on sent qu’il vous arrive Un souffle lent de l’Au-Delà.

Un sourd ennui vous prend d’être encor de la terre, Et ce sont comme des appels Vers d’autres régions, pour le cœur solitaire, — Pénétrants, doux et solennels.

Cette âme, inassouvie à la fois et ravie, Qui poursuit son rêve jaloux, De quel envolement vers la seconde vie, De quel départ lui parlez-vous,