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Page:Le Centaure, I, 1896.djvu/27

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Et elles se pressaient autour de Byblis, et elles lui parlaient, effrayées, car le cours des pleurs de l’enfant avait tracé dans la terre une ligne sinueuse et foncée qui gagnait lentement le chemin de la plaine.

Mais Byblis déjà n’entendait plus rien, ni les voix, ni les pas, ni le vent de la nuit. Son attitude devenait peu à peu éternelle. Sa peau avait pris sous le flot des larmes la teinte lisse et blanche qui est celle des marbres baignés par les eaux. Le vent n’aurait pas dérangé un de ses cheveux le long de son bras. Elle se mourait en pierre pure. A peine une lueur obscurcie éclairait encore sa vision. Tout à coup elle s’éteignit ; mais les larmes plus fraîches n’ont pas cessé de couler.

Et c’est ainsi que Byblis fut changée en fontaine.