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LE CORAN.

a répandu sur sa surface toutes les espèces d’animaux. Il fait descendre la pluie des cieux pour faire éclore les germes des plantes.

10Voilà sa création. Montrez-moi ce que vos idoles ont tiré du néant. Les méchans sont plongés dans les ténèbres.

11Nous donnâmes la sagesse à Locman, et nous lui dîmes : Rends grâces à Dieu. Celui qui chérit la reconnaissance en a le mérite pour lui. L’ingrat l’est en pure perte. Le Très-Haut est riche, et sa louange est en lui-même.

12Locman[1] exhortant son fils, lui dit : O mon fils ! ne donne point d’égal à Dieu. L’idolâtrie est le plus grand des crimes.

13Nous avons prescrit à l’homme des devoirs sacrés envers les auteurs de ses jours. Il a été porté avec


  1. La plupart des auteurs arabes s’accordent à dire que Locman fut berger, qu’il était noir et avait de grosses lèvres. Le ciel lui avait donné l’éloquence en partage, et ses préceptes portaient avec eux la persuasion. Ils prêtent à Locman les réponses ingénieuses que l’on attribue à Ésope, et nous le peignent sous les mêmes traits. Si l’on ajoute à ces caractères de ressemblance, celle qui se trouve entre leurs ouvrages, on sera porté à croire que ces deux bommes sont le même. En effet les fables d’Ésope ne paraissent être qu’une copie de celles de Locman. De l’arabe elles ont été traduites en grec, puis en latin, et ensuite en français. Comme chaque traducteur a ajouté à l’original, des fables de son propre fonds, et conformes au génie de sa nation, c’est en rapprochant les quatre fabulistes que l’on voit la nuance du caractère des peuples où ils ont vécu. Dans l’arabe la vérité simple et nue parle aux hommes. Les Grecs lui ont ajouté quelques ornemens ; les Latins lui ont prêté la finesse, et les Français la gaîté.

    Dieu offrit à Locman la sagesse ou le don de prophétie. Il choisit la sagesse. Zamchascar.