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LE CORAN.

mons travaillaient sous ses yeux, et celui qui s’écartait de nos ordres était précipité dans les flammes.

12Il dirigeait leurs travaux à son gré. Il leur faisait élever des palais, des statues, former des vases d’une grandeur prodigieuse et des bassins durables. Famille de David, travaillez en rendant des actions de grâces. La reconnaissance est presque éteinte parmi mes serviteurs.

13Lorsque l’Ange de la mort trancha les jours de Salomon, les génies l’auraient ignorée si un ver de terre n’eût rongé le bâton[1] qui appuyait son cadavre. Sa chute les avertit. S’ils avaient eu la connaissance des choses cachées, ils n’auraient pas été soumis si long-temps à un travail servile.

14Les habitans de Saba possédaient deux jardins que traversait un ruisseau. Nous leur dîmes : Jouissez des bienfaits du ciel. Ce vallon est délicieux. Soyez reconnaissans.

15Ils abandonnèrent le culte du Seigneur. Nous déchaînâmes contre eux les eaux entassées d’un torrent. Leurs jardins, submergés et détruits, ne produisirent plus que des fruits amers, des tamarins et quelques nabcs[2].


  1. Gelaleddin rapporte ainsi cette fable révérée des mahométans comme une histoire incontestable. Après la mort de Salomon, son corps resta un an entier appuyé sur un bâton. Pendant tout ce temps les génies continuaient à exécuter les travaux pénibles auxquels il les avait soumis ; mais un ver de terre ayant rongé le bâton qui servait d’appui au cadavre, il tomba par terre. Sa chute apprit aux démons que Salomon était mort, et ils reprirent leur liberté.
  2. Le nabc est un arbre commun en Égypte. Il a le port et le feuillage du poirier en plein vent. Il porte un fruit rond assez semblable à la corme, et d’un goût aigrelet. Ses rameaux sont épineux.