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Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/407

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plies sur Abraham et Isaac, parce qu’il est savant et sage.

L’histoire de Joseph et de ses frères servira d’exemple à la postérité.

Les frères de Joseph tinrent entre eux ce discours : Joseph et Benjamin ont toute la tendresse de Jacob ; cependant nous valons mieux qu’eux. Il nous fait une injustice marquée.

Mettons Joseph à mort, ou l’envoyons dans une terre étrangère, afin que le cœur de notre père nous soit ouvert. Dans la suite nous nous convertirons.

Ne trempons point nos mains dans le sang de notre frère, répondit l’un d’eux ; descendons-le dans une citerne profonde ; quelque voyageur l’emmènera.

Pourquoi, dirent-ils à Jacob, ne nous confies-tu pas Joseph ? Nous le conserverions avec soin.

Laisse-le partir demain avec nous, afin qu’il se livre en liberté aux amusemens de l’enfance. Repose-toi sur nous du soin de ses jours.

Je vous le remets en tremblant, dit Jacob[1] ; je crains votre négligence ; je crains que mon fils ne devienne la proie d’une bête féroce.

Si une bête féroce l’attaque, nous sommes en grand nombre, et nous périrons pour le défendre.

Ils partirent et convinrent de le descendre dans une citerne. Nous lui révélâmes qu’il raconterait cette action à ses frères, sans qu’ils puissent la comprendre.

Ils revinrent le soir trouver Jacob, et ils pleuraient.

Nous nous exercions à la course, lui dirent-ils, et

  1. La crainte de Jacob venait de ce qu’il avait vu en songe une bête féroce dévorer Joseph.