Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous avions laissé Joseph auprès de nos habits. Une bête l’a dévoré. Tu ne nous croirais pas quoique nous disions la vérité ;

Voici sa chemise ensanglantée. C’est vous, dit le vieillard, qui êtes coupables de sa mort. Il faut souffrir. Dieu seul peut me secourir dans le malheur que vous m’annoncez.

Des voyageurs passèrent. On envoya puiser de l’eau à la citerne. Celui qui descendit le seau, s’écria : Heureuse nouvelle ! voici un enfant. Les fils de Jacob cachèrent qu’il fût leur frère, pour en retirer de l’argent ; mais Dieu voyait leur action.

Ils le vendirent à vil prix, et s’en défirent ainsi.

L’Égyptien qui l’acheta dit à sa femme : Traite cet enfant avec distinction ; il pourra un jour nous être utile ; adoptons-le pour fils. C’est ainsi que nous établîmes Joseph en Égypte. Nous lui apprîmes à lire dans l’avenir. La volonté du Très-Haut s’exécute infailliblement ; et la plupart des hommes ignorent cette vérité.

Lorsque Joseph fut parvenu à l’âge viril, nous lui donnâmes la sagesse et la science, juste récompense de la vertu.

La femme du seigneur égyptien porta ses vues sur Joseph. Elle ferma la porte, et le sollicita au mal. Dieu est mon refuge, dit le fils de Jacob. Il m’a comblé de biens dans cette maison ; les ingrats ne prospéreront point.

Elle s’efforça de triompher de sa résistance ; il était prêt de céder à ses désirs, lorsqu’une vision l’arrêta[1].

  1. Ce fut Jacob qui lui apparut, et le frappa à la poitrine. Aussitôt le feu de la concupiscence sortit de son cœur. Gelaleddin.