Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/414

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leur argent, et s’écrièrent : O Jacob ! Qu’avons-nous à désirer ? Voilà le prix du blé. Il nous a été rendu. Nous en achèterons une seconde fois pour notre famille. Nous conserverons notre frère, et en sa faveur on nous accordera la charge d’un chameau. Cette grâce est facile à obtenir.

Je ne le laisserai point partir, reprit le vieillard, à moins que vous ne vous obligiez devant Dieu à me le ramener, s’il ne se rencontre pas d’obstacle invincible. Lorsqu’ils lui eurent donné cette assurance, il s’écria : Le ciel est témoin de votre serment.

O mes fils ! continua-t-il, n’entrez pas tous ensemble dans la ville ; entrez-y par différentes portes ; mais Dieu seul peut vous rendre cette précaution utile. Il possède la sagesse. J’ai mis en lui ma confiance. C’est en lui que tout croyant doit mettre son appui.

Ils entrèrent dans la ville, suivant l’ordre de leur père, et ils n’en retirèrent d’autre avantage que celui de satisfaire son désir. Jacob était doué de science. Nous avions éclairé son esprit, et la plupart des hommes sont aveuglés par l’ignorance.

Ils vinrent se présenter à Joseph qui appela Benjamin et lui dit : Je suis ton frère. Ne t’afflige point de ce qui est arrivé.

Lorsqu’il eut pourvu à leurs besoins, il fit mettre un vase dans le sac de Benjamin, et quand ils s’en retournaient, un héraut leur cria : O étrangers ! Il y a parmi vous des voleurs.

Les fils de Jacob s’étant retournés, dirent : Que demandez-vous ?

Nous cherchons la coupe du roi : celui qui la produira aura pour récompense autant de blé qu’en