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de la vie de Mahomet.

Ansariens[1]. Les uns se glorifiant d’avoir les premiers embrassé l’islamisme, et d’avoir abandonné leur patrie pour suivre leur apôtre, prétendaient avoir le premier rang. Les autres, fiers de lui avoir donné un asile et de le posséder au milieu d’eux, croyaient mériter la préférence[2]. Ces prétentions firent naître des débats dont les suites eussent été funestes. Mahomet sut les concilier. Il établit parmi ses disciples l’ordre de la fraternité dont le principal statut était qu’ils se traiteraient et s’aimeraient en frères, et qu’ils uniraient leurs armes pour la défense de la religion. Il prit lui-même pour frère d’armes Ali, fils d’Abutaleb ; ensuite il unit les principaux chefs en cette manière :

Mohagériens ou fugitifs.     Ansariens ou auxiliaires.
Abubecr. Hareja, fils de Zaïd.
Abuobaïda, fils d’Elgerah. Saad, fils de Moadh.
Omar, fils d’Elkettab. Otban, fils de Malec.
Abderrohman, fils d’Auf. Saad, fils d’Elrabié.
Othman, fils d’Affan. Aus, fils de Tabet.
Telha, fils d’Abid Allah. Caab, fils de Malec.
Saïd, fils de Zeïd. Abba, fils de Caab.

Pour cimenter cette union, il fit descendre ce verset du ciel[3] : « Embrassez la religion divine dans toute son étendue. Ne formez point de schisme. Souvenez-vous des faveurs dont le ciel vous a comblés. Vous étiez ennemis, il a mis la concorde dans vos cœurs. Vous êtes devenus frères ; rendez-en grâce à sa bonté. »

L’ordre de la fraternité établit la concorde parmi les

  1. Ansariens vient du mot ansar, qui signifie auxiliaire. Les habitans de Médine qui embrassèrent l’islamisme, se firent un honneur de porter ce nom.
  2. Abul-Feda, page 53. Jannab, page 75.
  3. Le Coran, chap. 3, tome prem.