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avec avantage les efforts de leurs ennemis, il adressait au ciel cette prière : « Seigneur, si tu laisses périr cette armée, tu ne seras plus adoré sur la terre ; Seigneur, accomplis tes promesses. » Tout à coup il se lève et s’écrie : Triomphe ! Albubecr, triomphe ! Voici le secours du ciel. Il semblait voir les esprits célestes voler à son secours. Son visage était radieux. Il court à la tête de ses guerriers ; il leur annonce le secours divin, et porte dans tous les cœurs l’enthousiasme qui l’enflamme. Les versets suivans les avaient disposés à tout croire ; « À la journée de Beder… lorsque tu disais aux fidèles, ne suffit-il pas que Dieu vous envoie un secours de trois mille anges ? Ce nombre suffit sans doute ; mais si vous avez la persévérance et la piété… il fera voler à votre aide cinq mille anges[1]. » Les Musulmans s’imaginant que les milices du ciel combattaient à leurs côtés, se crurent invincibles, et firent des prodiges de valeur. Leur général, maître de son âme au milieu du carnage, s’aperçut que les idolâtres commençaient à plier, et s’avisa d’un nouveau stratagème. Il prit une poignée de poussière, et la jetant contre les Coreïshites : « Que leurs yeux, s’écria-t-il, soient couverts de ténèbres. Courage ! compagnons : chargez les ennemis. La victoire est à vous. » À ces mots, les Musulmans firent un dernier effort, et renversèrent tout ce qui résistait encore. Les ennemis prirent la fuite. La victoire[2] fut com-

  1. Le Coran, chap. 3, page 64, tome Ier.
  2. Plusieurs historiens arabes attribuent cette victoire au miracle. Des anges vêtus de longues robes flottantes portant des turbans jaunes, montés sur des chevaux tachetés de blanc et de noir, combattirent à la tête des croyans. Gelaleddin.

    Deux idolâtres qui observaient le combat du haut d’une colline, aperçurent un nuage qui renfermait des escadrons d’anges. Ils entendirent le hennissement des chevaux et la voix de Gabriel qui criait : Approche, Haïsoum (c’était le nom de son cheval). L’un