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de la vie de Mahomet.

plète, et un riche butin demeura au pouvoir des vainqueurs.

Les Coreïshites laissèrent soixante-dix hommes sur le champ de bataille. Un pareil nombre furent faits prisonniers. Vingt-quatre de leurs chefs, parmi lesquels se trouvait Abugehel, périrent dans le combat[1]. Mahomet les fit jeter dans une fosse. Il ne perdit que quatorze soldats qui reçurent le titre glorieux de martyrs. Il attribua la gloire de cette journée au Tout-Puissant.

« À la journée de Beder, dit-il, où vous étiez inférieurs en nombre, le Tout-Puissant se hâta de vous secourir[2]. »

« Lorsque vous implorâtes l’assistance du Très-Haut, il répondit : Je vous enverrai un secours de mille anges[3]. »

« Ce n’est pas vous qui les avez tués, ils sont tombés sous le glaive du Tout-Puissant[4]. »

C’était en nourrissant dans le cœur de ses soldats, l’idée d’un Dieu protecteur de ses armes, qu’il les rendait invincibles. Ali, son élève, âgé de vingt-deux ans, donna dans ce combat des preuves de cette vaillance qui le fit regarder comme le Mars de l’Orient. Il tua sept idolâtres de sa propre main. Mahomet demeura trois jours sur le champ de bataille. Les différens qu’occasiona le partage des dépouilles lui fit promulguer cette loi : « Souvenez-vous que

    des curieux fut percé d’un trait ; l’autre manqua de mourir d’effroi. Ebn Ishac.

    Tel était l’empire de Mahomet sur l’esprit des Arabes, qu’ils attribuaient au miracle des succès dus au fanatisme qu’il savait leur inspirer.

  1. Abul Feda, page 59.
  2. Le Coran, chap. 3, p. 64, tom. Ier.
  3. Chap. 8, p. 169, tom. Ier.
  4. Chap. 8, p. 170, tom. Ier.