Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vives alarmes, formaient de Dieu des pensées différentes.

Les fidèles furent tentés, et éprouvèrent de violentes agitations.

Les impies et ceux dont le cœur est gangrené disaient : Dieu et le prophète ne nous ont annoncé que des mensonges.

Enfans de Médine, s’écriaient-ils, il n’est point ici d’asile pour vous. Retournez sur vos pas. À ces mots une partie des croyans dirent au prophète : Permets-nous de nous retirer ; nos maisons sont sans défenseurs. Elles ne l’étaient pas, mais ils voulaient éviter le combat.

Si dans cet instant l’ennemi se fût approché de Médine, et leur eût proposé un schisme, ils l’auraient accepté ; mais ils n’y auraient pas demeuré long-temps.

Ils avaient promis à Dieu qu’ils ne prendraient point la fuite, et il leur demandera compte de leurs sermens.

Dis-leur : La fuite vous sera inutile. Vous avez cru vous dérober à la mort, en évitant le combat ; vous jouirez peu de votre lâcheté.

Qui pourra s’opposer à Dieu soit qu’il veuille vous punir ou vous faire grâce ? Hors lui vous ne trouverez ni appui ni protecteur.

Dieu connaît ceux qui arrêtent les croyans, et qui les engagent à suivre leur parti. Il en est peu qui marchent sous l’étendard de la foi.

Ils sont jaloux de votre bonheur. Au sein des alarmes vous les voyez tourner leurs regards vers le prophète, et rouler les yeux comme celui qu’environnent les ombres de la mort. À peine la crainte