Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/60

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Célèbre Marie dans le Coran ; célèbre le jour où elle s’éloigna de sa famille, du côté de l’Orient.

Elle prit en secret un voile[1] pour se couvrir, et nous lui envoyâmes Gabriel, notre esprit, sous la forme humaine.

Le miséricordieux est mon refuge, s’écria Marie : si tu le crains……

Je suis l’envoyé de ton Dieu, dit l’ange ; je viens t’annoncer un fils béni.

D’où me viendra cet enfant, répondit la vierge ? Nul mortel ne s’est approché de moi, et le vice m’est inconnu.

Il en sera ainsi, répliqua l’ange. La parole du Très-Haut en est le garant. Ce miracle lui est facile. Ton fils sera le prodige et le bonheur de l’univers. Tel est l’ordre du ciel.

Elle conçut, et elle se retira dans un lieu écarté.

Les douleurs de l’enfantement la surprirent auprès d’un palmier, et elle s’écria : Plût à Dieu que je fusse morte, oubliée et abandonnée des humains, avant ma conception !

Ne t’afflige point, lui cria l’ange, Dieu a fait couler près de toi un ruisseau.

  1. Dès la plus haute antiquité, les femmes des contrées orientales ont été dans l’usage de se couvrir le visage. De nos jours elles ne paraissent point en public sans être voilées. Ces voiles sont de mousseline et descendent jusqu’à la ceinture. On y laisse deux petites ouvertures, afin qu’elles puissent voir à se conduire. Deux causes doivent avoir introduit parmi les femmes de l’Orient, l’usage de se couvrir le visage, la chaleur excessive qui effacerait bientôt l’éclat de leur teint, et la jalousie excessive des hommes qui ne veulent pas qu’elles soient vues.