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Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/71

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Nous opérâmes des miracles devant Pharaon. Il les accusa de fausseté, et refusa d’y ajouter foi.

Es-tu venu, dit-il à Moïse, pour nous chasser de notre pays par la force de tes enchantemens ?

Nous t’opposerons de semblables artifices. Convenons du temps et du lieu. Qu’il n’y ait point d’infracteur, et que tout soit égal.

Que l’assemblée, répondit Moïse, se fasse un jour de fête. Le concours du peuple la rendra plus solennelle.

Pharaon se retira, et au jour marqué, il parut avec ses magiciens.

Malheur à vous ! leur dit Moïse, si vous osez fabriquer une imposture contre Dieu.

Il peut vous punir à l’instant. Les magiciens qui vous ont précédés ont péri.

Les mages se réunirent, pour agir de concert, et tinrent leur délibération secrète.

Prince, dirent-ils, ces deux hommes sont des imposteurs, qui veulent par leurs charmes vous chasser de votre pays, et entraîner les grands de votre empire.

Réunissez, ajouta Moïse, les secrets de votre art. Venez par ordre, et que ce jour couvre de gloire les vainqueurs.

Nous te donnons le choix, dirent les mages, de jeter ta baguette le premier, ou après nous.

Commencez, dit Moïse. À l’instant, leurs cordes et leurs baguettes parurent, par l’effet de leurs enchantemens, des serpens qui rampaient çà et là.

Moïse ne put se défendre d’un sentiment de frayeur.

Nous lui dîmes : Ne crains rien, tu seras victorieux.