Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/86

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pervers, qui niait la vérité de notre religion. Les incrédules furent ensevelis dans les eaux.

Célèbre David et Salomon, qui jugèrent le dégât que des troupeaux avaient causé dans un champ[1]. Nous fûmes témoins de leur sentence.

Nous donnâmes à Salomon l’intelligence de cette affaire. Il eut en partage la sagesse et la science. Nous forçâmes les montagnes et les oiseaux[2] de s’unir à la voix de David, pour chanter les louanges de l’Éternel.

Nous lui enseignâmes l’art de faire des cuirasses, pour vous couvrir dans les combats. En êtes-vous reconnaissans ?

Salomon reçut du ciel le pouvoir de commander aux vents. Il les faisait souffler à son gré sur la terre de bénédiction. Rien ne borne notre science.

Les démons obéissaient à sa voix. Il les employait à plonger dans la mer, pour amasser des perles, et

  1. Un troupeau entré dans un champ pendant la nuit, y avait fait du dégât. L’affaire fut portée devant David. Il jugea que les brebis devaient être livrées pour le dommage. Salomon fut d’un sentiment différent. Il prononça que leur laine, leur lait, et leurs agneaux seraient abandonnés au possesseur du champ jusqu’à ce que le dommage fût réparé, et qu’ensuite le berger reprendrait son troupeau. David applaudit à cette sentence. Gelaleddin.
  2. Les commentateurs du Coran, instruits par les Thalmudistes, disent que Dieu avait soumis à David et à Salomon, les montagnes, les vents, les animaux et les démons. Ils commandaient à la nature entière. Lorsque David était fatigué de chanter des cantiques, il ordonnait aux montagnes et aux oiseaux de le remplacer. Dieu lui apprit l’art de faire des cuirasses. Maracci. Les psaumes de David auront donné lieu à cette fable. On aura pris à la lettre ce qui était dans un sens figuré.