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imposée un corset de cette espèce pendant tout le cours de la cérémonie.
Imagine-t-on en effet, rien de plus absurde que ce moule rigide qui enferme étroitement les côtes,
Corset de fer du XVIe sièclede la taille aux aisselles, dans une sorte de gangue métallique. « Des bandes de métal sont adaptées sur les côtes vivantes pour les tourner à la forme et les seins comprimés sous deux sphères rigides. » Deux charnières latérales et une fermeture à cliquet opposé servent à ouvrir et à refermer latéralement ces deux valves de fer qui enferment, compriment et étouffent ces malheureuses victimes de la coquetterie. « Pour faire un corps bien espagnolé, » dit Montaigne, faisant allusion à ces corsets compliqués du vertugadin, dont nous parlerons dans un instant, « Quelle géhenne ne souffrent-elles point, guindées et sanglées avec de grosses coches sur les côtes jusqu’à la chair vive ! Oui, quelquefois à en mourir ! »
Au moins la malheureuse pourra-t-elle se mouvoir librement ? Non pas ! ajoute plaisamment un auteur : « La fraise gaudronnée, la collerette soutenue de fil d’archal la tiennent engonsée. Par surcroît, le vertugadin bardé d’acier l’empêchera de marcher librement. Ce dernier, en effet, enferme ses
jambes dans une sorte de cage à poulets,