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Au XVIe siècle, Catherine de Médicis importe en France la mode des collerettes en dentelles de Venise, aussi encombrantes que d’un merveilleux


Renaissance. Modes de la Cour. Corsages et cornets « busto » soutenus de lamelles de bois et de baleines.

travail, et introduit à la cour l’usage définitif du corset à busc.

Ce dernier comprimait horriblement le ventre, la taille et la poitrine. On le garnissait de bois, d’ivoire, de plaques de fer. Mais comme la mode exagère tout, jusqu’à l’odieux, jusqu’au ridicule, apparaissent à ce moment les fameux corsets de fer dont nous avons retrouvé quelques types bien curieux au Musée Carnavalet, au Musée de Cluny, et dans les collections archéologiques de M. le Socq d’Estournelles et du Docteur Hamonic. Ces corsets, sortes de cuirasses métalliques, qui avaient la prétention de tourner le corps aux formes stupidement assignées par les fantaisies des couturiers d’alors, constituaient de véritables engins de torture. C’est en vain
Corset de fer du XVIe siècle.
qu’Ambroise Paré se répand en vives objurgations pour en interdire l’usage « aux misérables jeunes dames espoitrinées. » « Par trop serrer et comprimer les vertèbres du dos, disait l’illustre protagoniste de la chirurgie française dans le naïf idiome de l’époque, « on les jette hors de leur place, qui fait que les filles sont bossues et grandement émaciées par faute d’aliments, ce que l’on voit souvent. »

Pour exemple il nous cite le cas d’une jeune femme qui mourut le soir de ses noces pour s’être