Page:Le Corset de Toilette.djvu/30

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période la moins heureuse, n’avait su donner à cette pièce de toilette que la coupe la plus antiphysiologique, la forme et les proportions les plus ridicules. Seins projetés vers le cou, étranglement circulaire de la taille, constriction de la région épigastrique et des hypocondres, protubérance hypogastrique affreuse, exagération angulaire des saillies iliaques, tel est le tableau grotesque auquel nous n’osons ajouter, par surcroît, la reproduction de ces chapeaux immenses, dits « cabriolets » que nous retrouvons dans les gravures et portraits du temps. Pour faire paraître la taille plus mince encore, on avait usé d’un subterfuge. Il consistait à munir le corsage de manches « à gigot » et d’une berthe énorme, retombante, qui élargissait démesurément les épaules. Sous ce costume, le buste des élégantes avait un tel aspect qu’on le désignait ironiquement sous le nom de « taille en pot de fleur ».

2me Empire. — Corset à grand serrage et crinoline
Taille à prendre entre ses doigts.

C’est vers cette époque que Bouvier, le célèbre médecin orthopédiste, tente une réaction contre cette mode absurde et fulmine, en termes que nous citons plus loin, contre ce corset, carapace aussi destructive de la plastique que nuisible aux organes de celles qui le portent.

Sous le second Empire enfin, on corrige et on modifie encore la coupe du corset qui mutile la taille, affreusement serrée, déformée au niveau des dernières côtes. On est revenu au corset coniforme. Pour être plus léger et moins mal fait qu’au XVIIIe siècle, il ne sangle et ne déforme pas moins le thorax et la taille, dont toute la phénoménale et dispropor- -