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cruter leurs étoiles dans le ciel britannique. Tarbes, Bordeaux, Pau, Cognac, Paris, êtes vous donc si « galettes » que vous soyez obligés de faire appel à ces vilains singes d’Outre-Manche ?

Pour vous messieurs les Stadistes, sachez rester vous-mêmes. Peut-être votre verre sera-t-il moins grand, mais vous boirez dans votre verre. Contentez-vous d’être de vrais français, vifs, braves et loyaux.

Porter fièrement votre petite moustache dont la pointe nous chatouille l’âme si agréablement. Jadis, les mousquetaires, qui comme vous luttaient, se battaient pour le seul plaisir de lutter et de se battre, arboraient sur la lèvre l’envol léger d’un double accroche cœur. Et quand ils avaient donné tout leur effort et qu’ils étaient contents d’eux-mêmes, ils avaient de la main un geste délicieux pour relever les poils soyeux de leur moustache, dont la pointe avait l’air de provoquer les étoiles.

Vous pensez bien qu’avec le temps qu’il faisait dimanche, je ne suis pas allée à Montauban. Non pas que la pluie me fit peur, mais je supposais que la partie serait horrible à voir.

Il paraît que je ne me suis pas trompée. Au bout de quinze minutes de jeu, c’étaient trente nègres qui barbottaient dans la cuvette de Sapiac. Ils étaient couverts de boue de la tête aux pieds. Deux fois, on dût arrêter la partie pour permettre à un équipier d’aller se laver le visage ; la couche de terre collée sur ses paupières étaient si adhérente et si épaisse qu’il ne pouvait pas ouvrir les yeux.

Mon frère, qui a horreur de l’exagération, m’a cité ce fait dont il a été témoin :

Après la partie, un équipier, Mariette, nu comme le discours d’un académicien, se fit indiquer la pompe. Cette pompe était au dehors, à quelques mètres du local. Mariette veut s’y rendre, il sort, mais il rentre aussitôt par pudeur, une centaine de personnes étaient encore là. Eh bien ! le croiriez-vous, ceux qui l’ont aperçu, ne se sont pas rendu compte de sa complète nudité. La boue lui faisait un voile pudique, que M. Bérenger lui-même eut trouvé suffisant. Mariette était nu comme un ver, mais comme un ver… de terre. Le vent, la pluie, la boue ! Que vouliez-vous qu’il fit contre trois… calamités semblables ? Il fit ce qu’il pût notre beau Stade. Il ne mourut pas, mais son jeu fut inesthétique. Où étaient les ruées fougueuses de nos Servat, Mounic, Mariette, Tavernier ? Où, les feintes capricieuses d’un Picart ou d’un Jauréguy ? Où, les envolées graciles d’un Bioussa et les élégants démarrages d’un Moulines ? Ils ne partaient pas, nos joueurs, en harmonieuses cavalcades, les genoux hauts, le torse en avant. Ils étaient embourbés, englués, enlisés, en… tout ce que vous voudrez, et mon cœur ne les aurait pas reconnus.

C’est que, ainsi que leur nom l’indique, il leur faut le Stade, évocateur des cieux latins, éclatant de lumière, le Stade où l’eurythmie des courses et des jeux se mariait à celle de la nature favorable.

Si jetais allée à Montauban, j’aurais durant toute la partie, murmuré de mes lèvres glacées, ce beau vers de Mallarmé, si facile à retenir :

L’azur ! L’azur ! L’azur ! L’azur !
L’azur ! L’azur !

Le résultat de dimanche dernier m’a quelque peu affligée. Que notre équipe n’ait marqué que deux essais, passe encore, étant donné les conditions anormales de la partie. Mais que les Montalbanais aient pu inscrire trois points à leur actif, voilà qui m’étonne et m’humilie. Pourquoi Dutour n’est-il plus là ? Croyez-vous qu’il aurait laissé piétiner sa ligne de but ? Ah ! Barrère, vous ne me faites pas oublier, hélas ! non ; votre prédécesseur ! Vous êtes jeune, il est vrai, vous avez le temps d’apprendre. Mais pourquoi, pour parfaire votre instruction sportive, vous a-t-on mis en première équipe ? Je tremble pour vous, voyez-vous et je crains que d’ici la fin de la saison, si l’adversité vient à s’abattre sur le Stade, on ne crie haro sur vous et que vous ne deveniez le baudet de qui vient tout le mal.

Mais je ne m’appelle pas la Pythie, pas même madame de Thèbes. Je me tromperai probablement car je ne suis qu’

Une Sportswomen distinguée.



un projet de védrines

De l’Aéro :

Rencontré hier à la Porte-Maillot Védrines, auquel nous demandons, bien entendu, ce qu’il compte faire.

— J’ai, nous dit-il, l’intention de travailler cette année encore plus dur que jamais. À cause du Concours militaire, je n’ai pu concourir a nouveau pour augmenter ma distance dans la coupe Pommery. Mais comme aucun aviateur n’a pu me battre et que je conserve encore cette fois ce trophée, pour en remercier le donateur, je compte aller prochainement de Paris à Pau sur un nouveau monoplan en faisant tout mon possible pour effectuer ce voyage sans escale.


l’aviateur morin

M. Morin, l’aviateur qui a signé au livre d’or du Capitole, à la suite de son voyage Pau-Toulouse, et qui émerveilla par la suite les Toulousains, en compagnie de Védrines, est dans nos murs depuis cinq ou six jours.

À un de nos confrères du Télégramme, il a fait, hier, la déclaration suivante :

— Je ferais très probablement quelque chose sur votre ville ; mais, je vous le répète, je ne suis pas très fixé… J’ai visité, depuis que je suis ici divers terrains ; j’ai fais venir aujourd’hui mon Blériot, qui était à Montélimar. Il est actuellement à la gare. Demain, jeudi, je me rendrais au terrain de Francazal, du côté de Lafourguette, où mon appareil sera transporté et remisé dans un hangar. Dans l’après-midi, j’étudierai et mettrai au point mon moteur, qui vient de subir une réparation ; ensuite je verrai de voler un peu, et puis dimanche peut-être, viendrai-je sur Toulouse, si toutefois le temps le permet.

Nous avons aperçu M. Morin en promenade, véhiculé par une superbe Torpédo, châssis surbaissé Chenard Walcker, pilotée par M. Marcet, le sympathique agent général de cette marque.


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REPUBLIQUE FRANÇAISE
PRÉFECTURE DE LA HAUTE-GARONNE

Le Préfet de la Haute-Garonne,

Officier de la Légion d’honneur ;

Vu les dispositions de l’article 23 du décret du 17 février 1852, prescrivant que les annonces judiciaires, exigées par les lois pour la validité ou la publicité des procédures ou des contrats seront insérées, à peine de nullité de l’insertion dans les journaux désignés chaque année par le Préfet et que le Préfet réglera en même temps le tarif de l’impression de ces annonces.

Vu le décret du 28 décembre 1870, décidant que les annonces judiciaires et légales pourront être insérées, au choix des parties, dans l’un des journaux publiés en langue française dans le département.

Vu l’arrêt du Conseil d’État statuant au Contentieux, à la date du 17 novembre 1899 ;

Vu la circulaire du 9 avril 1900 ;

Vu l’article 4 § 3 de la loi du 29 avril 1908 sur les tarifs postaux applicables aux journaux et écrits périodiques ;

Vu les instructions de M. le Président du Conseil, ministre de l’Intérieur et des Cultes du 17 décembre 1909 ;

Arrêté :

Article Premier. — Le tarif maximum du prix d’impression des annonces judiciaires et légales reste fixé à 0 fr. 20 (vingt centimes) par ligne de trente-cinq lettres pour l’année 1911.

Art. 2. — Le coût d’un exemplaire légalisé est maintenu à 0 fr. 15 (quinze centimes) non compris le droit d’enregistrement.

Art. 3. — Les journaux qui recevront les annonces judiciaires et légales devront insérer gratuitement les annonces et publications légales faites dans l’intérêt des personnes ayant obtenu l’assistance judiciaire conformément à la loi du 22 janvier 1851 modifiée par la loi du 10 juillet 1901.

Art. 4. — Les journaux du département qui pourront bénéficier des dispositions du § 3 de l’article 4 de la loi du 29 avril 1908, sur les tarifs postaux applicables aux journaux et écrits périodiques sont les suivants :

La Publicité,

Le Journal d’Annonces (petites affiches).

La Rapide-Agence,

La Grande-Agence et Clairon,

Le Moniteur Général des ventes,

L’Avenir Commercial,

Le Journal de Muret,

L’Écho Judiciaire de St-Gaudens.

Art. 5. — Le présent arrêté sera notifié aux directeurs des journaux publiés en langue française et paraissant dans le département de la Haute-Garonne.

Il sera, en outre, inséré au recueil des actes administratifs de la Préfecture.

Une expédition authentique en sera adressée à M. le Procureur Général près la Cour d’appel.

Toulouse, le 28 décembre 1910

Le Préfet, Signé : Viguié,

Pour copie conforme :

 Pour le Secrétaire général.

Le conseiller de Préfecture délégué,

Signé : Illisible.


LE CRI DE TOULOUSE est autorisé à recevoir les annonces Judiciaires et légales.

IMPRIMERIE J. BAYLAC, TOULOUSE
Le Directeur-Gérant : M. BERGÉ.
  1. Note Wikisource : la publicité de fin de journal n’est pas retranscrite.