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soirée des « aînés des annales »

Le Cercle Toulousain des Annales, donnait mercredi soir, la première réunion de l’année. Comme toujours, un public nombreux et élégant avait répondu à l’aimable invitation de la charmante présidente : Mme Giran. Après une très intéressante causerie de J.-R. de Brousse sur « Maistre François Villon », quelques-unes des grâcieuses « Cousines » nous donnèrent un vrai régal artistique. Il nous fut permis d’apprécier le talent de Mlles Esquié, Bonhomme et Gonnet, dans le 1er trio d’Haydn ; la virtuosité de Mme Nannam, de Mme Manuel et de Mlle Bonhomme, dans un morceau choisi du maître Saint-Saëns, et dans la Romance en fa de Beethoven. Une délicate comédie de Mlle de Lute : « Le Présent », interprétée avec verve par Mlles Marguerite Brun, Alix Vergnes, Marthe Buhl et Simone Boudoute, clôtura cette brillante partie de concert. Une sauterie très animée permit aux « cousins et aux cousines » de prendre leur gracieux ébats.

Parmi les nombreux invités, nous avons reconnu : Mme, Mlle et M. Vergnes, adjoint au maire de Toulouse ; Mme, Mlle et M. Dubois ; Mme et Mlle Turrel ; Mme, Mlle et M. Balard ; M. Couzi, Mme et Mlles Authier, Mme et M. Manuel. Mme et Mlle Brun, Mme et Mlle Boudoute, Mme et M. Tresserre, Mme, Mlle et M. Laguens, Mme, Mlles et M. Davan, Dr Marcailhou d’Aymeric, Mme et M. Graule, Mme et M. Saint-Sernin, Mme et Mlle Buhl, Mme la marquise de Laborde de Montpezat, Mme et M. Privat, M. Laynevèze, Mme et M. Loiseau, Mme, Mlle et M. Rivière, Mme et Mlle Caussé, Mme et Mlle Jougla, Mme et M. Ricaud, Mme et M. Nannam, Mme et Mlles Christophe, Mme et Mlle Lapujade ; Mme et Mlle Marie, Mme, Mlle et M. Robin, Docteur Barandon, Mme et M. Marty, Mme et M. Giran, MM. Pierre Boyer, Pallardy, Dufau, Darnis, Cahuzac, Destizon, Fargues, Froissac, Rey, Vivarès, Lalbie, Reygasse, Pellefigue, Colombies, Santucci, Bétirac, Laserges, Mme et M. Lapierre, Mme et M. Auber, Mme et M. Drac, Mme, Mlle et M. Lacassagne, Mlle Esquié, M. Duffour, M. et Mlle Laurent.




carnet blanc

Jeudi dernier, à onze heures, a été célébré en l’église Saint-Exupère, au milieu d’une assistance nombreuse et choisie, le mariage de Mlle Marguerite Duzac, fille de M. Duzac, ancien greffier, et de Madame née Payen, avec M. Antoine Crespy de Bouloc, qui appartient à une des familles les plus honorablement connues de la région.

La mariée, conduite à l’autel par son père, portait avec beaucoup de grâce une ravissante toilette de satin blanc, rehaussée de points d’Angleterre.

Le service d’honneur était fait par Mlles Marie Duzac et Germaine Bély accompagnées de MM. Georges Molinié et Jean Duzac.

Après la cérémonie, un dîner a été servi dans les salons de l’hôtel de l’Europe ; au champagne, des toasts ont été portés par MM. Marseillan et Georges Molinié. Au cours du bal très animé, qui s’est prolongé fort tard dans la nuit, a été servi un lunch par petites tables.


carnet de deuil

Nous apprenons qu'un pénible malheur vient de s'abattre sur la famille de M. Camille Ournac, conseiller municipal et sénateur de la Haute-Garonne.

Le fils de M. Ournac vient de mourir loin de Toulouse, fauché en pleine jeunesse par une impitoyable maladie.

Nous prions M. Camille Ournac et sa famille, si cruellement éprouvés, d’agréer la part très vive que nous prenons à leur deuil et l’assurance de nos sentiments de douloureuse sympathie.

Les obsèques ont eu lieu, hier matin, à Toulouse, au milieu d’une grande affluence d’amis.




la mode de paris


Sacs de Fourrure

Nous avions de chauds manteaux faits de précieuses toisons, des écharpes immenses, des manchons énormes. Cela ne nous satisfait pas : nous avons mis des revers de fourrure à nos jaquettes, des parements au bas de nos manches, des rouleaux de skungs et d’hermine dans le bas de nos jupes, des zibelines, des hermines, voire même des renards sur nos chapeaux !

Et tout cela ne nous suffisait pas encore puisque les sacs de fourrure viennent de naître à leur tour ! Disons tout de suite, d’ailleurs, que c'est une charmante fantaisie qui n’a rien d’incommode ou d’inesthétique. Au contraire, il faut reconnaître que rien n’accompagne mieux un ensemble « très en fourrures » qu’un petit sac coquet, bien assorti.

Une élégante parée d’un manteau de loutre ou de taupe choisira un sac en ces mêmes fourrures. Si son manteau s’agrémente d’un col de chinchilla ou d’hermine, il sera plus gracieux d’assortir le sac aux ornements qu’au vêtement lui-même.

Mais avec les écharpes et les manchons, les sacs de fourrure sont peut-être plus parfaits encore et, en raison de la vogue actuelle du noir et du blanc, je crois qu’il est impossible de réaliser un ensemble plus charmant que celui-ci : tailleur de velours noir, écharpe, sac et manchon d’hermine, grand marquis de velours noir bordé d'hermine et garni d’une cocarde de petites queues obscures.

Il se fait quantité d’amusantes fantaisies : sacs en peau de léopard, en peau de singe, en mosaïques de fourrures variées. Mais seules celles qui peuvent se permettre de recommencer leurs achats tous les quinze jours les choisiront. Les autres adopteront les toisons classiques et parmi elles je recommande particulièrement l’hermine, d’abord parce qu’elle est à la mode et d’une clarté gaie, ensuite parce que les queues diversement disposées, en frange, par exemple, permettent de charmants arrangements.

Jeanne T.



Toilettes de Mariées

On se marie avec un entrain remarquable en cette fin d’année.

J’ai eu le plaisir cette semaine d’admirer tout particulièrement des toilettes exquises de goût et de juvénilité. L’une d’elles en liberty formait fourreau, tout uni, garnie de côté d’un jabot de dentelle posé tout le long et souligné d’un cordon d’oranger. D’une simplicité adorable, elle seyait à ravir à la ravissante brune qui la portait. Très originale la coiffure composée de deux lis reliés entre eux par un fil d’oranger. L’autre toilette était une heureuse combinaison de mousseline de soie et de dentelle. Manches et guimpe en tulle et touffe de fleurs d’oranger à la taille. Je note, entre parenthèses, que les manches sont toutes longues drapées le long du bras.

Les traînes, plutôt courtes, donnent ainsi une allure plus jeune.

La façon de poser le voile est un des plus graves problèmes pour les jeunes mariées. Je leur conseillerai d’abord de ne rien changer à leur coiffure, puis d’étudier devant la glace la manière dont le voile leur sied davantage.

La plus grande fantaisie a remplacé le caractère classique d’autrefois.

Chacune pourra suivre son goût personnel et ajouter par mille petits riens à sa grâce naturelle.

Renée B…




foot-ball rugby
Notes d’une Sportswomen
Séparateur


— Vraiment, vous êtes à ce point passionnée de foot-ball ?

— Certainement, et ce n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier. Ah ! les belles séances à Bourrassol, où équipiers et spectateurs jouaient au water-polo ; et à la prairie des Filtres et aux Récollets, où les pieds dans l’herbe humide et glacée, sous la pluie et le vent, nous admirions les performances des Soulié, des Farkas, des Leclère, des Cuillié et tant d’autres ! Les pompiers présomptueux appellent cette époque, les temps héroïques. Je n’étais pas une héroïne, peut-être une sotte, tout simplement. Mais si j’aime tant les sports et en particulier le foot-ball, c’est parce que j’ai souffert un peu pour eux, que j’ai enduré des froids-aux-pieds terribles et que j’ai risqué « d’attraper la crève » comme dit ma mère de nourrice.

— Mais alors, vous devez être d’une compétence remarquable ?

— Les hommes seuls sont assez vaniteux pour se croire remarquablement compétents. Eux pérorent, apprécient et jugent ; nous, femmes faibles, nerveuses, sensitives, nous nous bornons à sentir. Nous n’analysons pas, parce que nous ne savons pas analyser, mais je crois que, tout compte fait, notre plaisir est plus grand.

— En somme, si je vous comprends bien, vous n’allez chercher, au spectacle d’un match, que des impressions.

— Parfaitement.

— Savez-vous que ce ne serait point banal de connaître les impressions d’une sportswomen sur nos équipiers, d’une véritable sportswomen, experte et clairvoyante ? Ne pourriez vous pas, Mademoiselle, m’en faire part pour les lecteurs du Cri de Toulouse ?

Ainsi me parlait le Rédacteur en chef de ce Journal. Il fit tant et si bien qu’il m’arracha la promesse de quelques brèves notules.

Ah ! combien j’avais raison de ne pas vouloir être déclarée « compétente » ! Combien je ressens en ce moment la difficulté d’exprimer mes « impressions » ! Par quel bout commencer ?

Tout d’abord laissez moi vous faire part de mon indignation au sujet de Mouniq (Je ne lui donne pas du Monsieur, n’est-ce-pas ? En matière de sport on va trop vite pour pouvoir s’arrêter aux inutiles politesses.) Imaginez-vous qu’il se fait raser la moustache ! Si c’est pour quelle pousse mieux, je l’excuse ; Si c’est pour satisfaire aux exigences d’une de mes congénères férue de mode anglo-saxonne, je l’excuse moins ; Si c’est pour faire l’« Anglais » dans son équipe je ne l’excuse plus du tout ! Ah ! non pas d’Anglais chez vous, je vous en prie ! Laissez les autres clubs re-