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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/140

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§ 28. — L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES NATURELLES COMME
INSTRUMENT D’ÉDUCATION PHILOSOPHIQUE
[1]

Si l’on admet, avec Auguste Comte, que « savoir c’est prévoir », la science de la vie est bien limitée ; il y a fort peu de cas où l’on connaisse suffisamment les éléments d’un fait biologique pour pouvoir le reproduire identique à lui-même ; avant Pasteur, il n’y en avait pas un seul. Si j’inocule à un mouton les deux vaccins charbonneux, je prévois avec certitude que le mouton, guéri de la seconde inoculation, sera réfractaire au charbon ; et précisément les faits d’immunité, qui sont à peu près les seuls dans lesquels on puisse, chez un être qui reste vivant, prévoir une partie de l’avenir, ne sont pas enseignés dans les lycées. Je reviendrai tout à l’heure sur cette question de l’opportunité de l’enseignement précoce de certains faits de Pathologie ; je voulais seulement faire remarquer, pour l’instant, que, les Sciences naturelles n’étant pas des sciences faites, il n’y a pas, du moins au point de vue philosophique, d’enseignement secondaire des Sciences naturelles.

S’il se trouve ici de nos collègues des lycées, je suis certain qu’aucun d’eux ne me contredira ; chacun d’eux fait de l’enseignement supérieur,

  1. Conférence faite au Musée pédagogique, le 26 janvier 1905, et reproduite dans la Revue générale des sciences, le 30 mars 1905.