qui se posent naturellement à l’esprit humain changent de sens ; quelques-unes n’ont plus de sens du tout.
Avant d’essayer de montrer le bien-fondé de cette assertion, il n’est pas inutile de dire pourquoi, à notre époque, si peu de gens méritent, dans son acception entière, la dénomination de transformistes, pourquoi, en d’autres termes, si peu de savants vont jusqu’au bout du transformisme, acceptent les conséquences entières de la théorie nouvelle. Et il ne sera pas sans intérêt de montrer que Darwin, le fondateur ou au moins le restaurateur et le vulgarisateur du transformisme, a adopté, l’un des premiers, la méthode défectueuse qui devait empêcher cette doctrine de donner tous ses fruits.
Je commençais cette causerie en mettant avant toute autre préoccupation celle d’écarter de l’esprit des élèves toute idée de l’existence d’entités statiques en biologie. Malheureusement, les hommes en général n’observent pas la vie au cinématographe et voient à chaque instant les êtres vivants comme s’ils étaient morts. Aussi ont-ils peuplé l’Histoire naturelle de ces entités déplorables que l’on appelle les caractères des animaux et des végétaux, les caractères étant les éléments dans lesquels on peut décomposer la description actuelle d’un individu. Avec le cinématographe, on montre que ces caractères ne sont que des apparences