Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/161

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successives comparables aux vagues de la mer ; mais, dans le langage courant, ils deviennent des éléments constitutifs comparables aux pierres d’une maison ! Un homme est formé avec des entités qui s’appellent : nez, bouche, œil, pied, poils, logique, intelligence, conscience morale, sentiment religieux, etc., comme un palais est formé de marbre, de planches, d’ardoises, de fenêtres, etc. Darwin et, après lui, Weismann ont donné à ces entités statiques une existence définitive en supposant que chacune d’elles[1] est représentée par une particule infiniment petite qui est capable de la reproduire. Ces particules hypothétiques et invisibles, que Darwin appelait gemmules, avaient pour but de donner des faits d’hérédité une explication analogue à celle que fournit la théorie atomique aux phénomènes de la Chimie. Après avoir donné une vie nouvelle à la théorie transformiste qui, comme nous le verrons tout à l’heure, devait changer le sens du mot explication et débarrasser l’esprit humain des soucis métaphysiques, le grand évolutionniste anglais a été victime de la nature humaine qui était en lui et, cherchant à fournir une explication de l’hérédité, il a failli renverser le merveilleux édifice qu’il avait lui-même construit ; heureusement, l’absurdité des particules représentatives était évidente ! Ceux qui ont adopté

  1. Ou au moins des entités de même ordre.