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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/164

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VI

Renonçant aux entités statiques que l’on a voulu trouver dans les êtres vivants et représenter par des particules, acceptons donc dans son entier la théorie transformiste, et n’oublions jamais que, même lorsque la lenteur de leur évolution nous les fait apparaître comme des choses mortes, les prétendus caractères des animaux ne sont que des aspects successifs comparables aux vagues de la mer. Les conséquences philosophiques de cette méthode d’enseignement seront immédiates. Non seulement les élèves ne se demanderont plus s’il y a dans l’être vivant inerte un principe créateur de mouvement, puisqu’ils sauront que ce qu’on appelle être vivant est une succession de manifestations ininterrompues d’une activité incessante ; ils en retireront encore le grand avantage de ne pas tomber dans l’erreur individualiste, et de ne pas se laisser prendre aux raisonnements fallacieux qui, pour douer l’être de liberté absolue, le considèrent comme identique à lui-même à deux moments différents de son existence, ce qui est impossible ! Ils comprendront, d’ailleurs, immédiatement que toutes les notions absolues de l’ancienne métaphysique ne peuvent correspondre à rien de significatif pour l’homme, résultat du frottement et de l’adaptation au milieu extérieur d’une série continue des générations ; ils ne consi-