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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/188

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peuvent pas se faire, et à supposer qu’elles ont démontré le bien fondé de son système. On est tellement disposé à prêter aux monistes des affirmations a priori, même quand il ne les ont pas émises, qu’ils ont bien le droit de relever chez leurs adversaires des procédés de cet ordre ; je crains bien d’être obligé de croire qu’on est ordinairement moniste ou dualiste, par tempérament ou par habitude, bien plus que par réflexion ou raisonnement ; et il faut bien constater que la tendance dualistique est infiniment plus répandue ; aussi me demandé-je, en entreprenant cette défense des idées monistes, si je ne lutte pas contre des moulins à vent.

On a cru, il y a quelque temps, qu’une démonstration directe allait enfin être donnée de l’activité physico-chimique du cerveau qui pense. Enfermé dans la boîte crânienne, imperméable aux rayons lumineux, le cerveau en activité aurait émis, disait-on, des radiations capables de traverser le crâne, des rayons N susceptibles d’être recueillis et étudiés au dehors ; c’était une étape dans la voie de l’étude scientifique de l’activité cérébrale ; on prévoyait le moyen de lire un jour dans la pensée d’autrui ; du moins les monistes étaient-ils convaincus que, si la découverte des savants de Nancy se vérifiait, on pourrait arriver à imaginer un jour un phrénographe qui serait à la pensée ce que le phonographe est à la voix. Malheureusement il faut