Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/195

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La constatation même de ce déterminisme amène la plupart des hommes à imaginer une entité immuable, qui, l’ayant établi, le surveille et le dirige ; c’est toujours la tendance dualistique qui veut que les transformations des choses qui changent soient dirigées par des êtres qui ne changent pas, par des divinités statiques immuables, éternelles. Ce qu’il y a de curieux dans cette manière de voir, c’est que ces entités statiques immuables ont été calquées par nos ancêtres sur le modèle de l’homme qui, lui, change sans cesse ; les monistes n’ont pas à s’embarrasser de cette théorie anthropomorphique ; il leur suffit de constater le déterminisme sans vouloir lui assigner une cause aussi mystérieuse que lui-même, et de se dire, ce qui est le terme de toute connaissance scientifique : « Les choses sont comme elles sont et non autrement. »

Le déterminisme, admis par tout le monde dans l’ordre des choses inanimées, ne l’est plus quand il s’agit de la vie ; le déterminisme est établi pour toutes les modifications des choses mesurables, mais les dualistes placent, dans les corps vivants, des activités qui peuvent être connues de leur propriétaire sans que se modifie rien qui soit susceptible de mesure ; pour ces activités-là, il est bien évident qu’il ne peut plus être question de déterminisme, puisqu’elles échappent à tout contrôle. Il est bien difficile à un moniste invétéré