Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/197

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l’âme des dualistes ; dans le cas du mécanicien qui dirige la locomotive, les dualistes voient une âme de mécanicien dirigeant à sa fantaisie un corps de mécanicien et aussi la locomotive à laquelle est attaché le mécanicien.

Cependant, si cette comparaison est imparfaite à un certain point de vue, elle est bonne d’une autre manière, car elle exprime bien congrûment l’indépendance de l’âme et du corps. Le mécanicien homme peut hommer sans se préoccuper de sa locomotive et indépendamment d’elle ; il pourrait hommer de la même manière s’il était attaché à un métier Jacquard, ou même s’il n’avait aucune machine à sa disposition ; mais du moment qu’il est attaché à une locomotive, il ne peut que locomotiver lorsqu’il lui prend idée d’actionner sa machine. De même l’âme attachée au corps d’un homme peut âmer en toute liberté tant qu’elle n’a pas fantaisie d’activer le corps qui lui est soumis ; mais, dès que cette fantaisie la prend, elle ne peut qu’hommer au moyen d’un corps d’homme, et encore d’un corps d’homme sain ; d’ailleurs le mécanicien non plus ne pourrait locomotiver qu’avec une locomotive en bon état. C’est de toutes les fantaisies que se permet l’âme humaine, quand elle ne se décide pas à hommer, que M. Armand Gautier dit « qu’elles n’ont pas d’équivalent mécanique ». Du moment qu’elle se décide à activer le corps, le corps se comporte comme une machine,