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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/198

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à laquelle sont applicables les lois de la physique et de la chimie, et c’est pour cela que nous croyons que tout est déterminé dans l’homme, parce que tout ce qui se passe en lui d’observable pour nous, étranger, est soumis au déterminisme universel.

Voilà, me semble-t-il, la thèse des dualistes. La machine humaine fonctionne suivant les lois de la physique, de la chimie, de la physiologie, mais la mise en train de ses divers rouages appartient à l’âme, qui ne fait que ce qu’elle veut. Or, le mécanisme de l’homme est infiniment plus compliqué que celui de la locomotive ; il peut agir de bien plus de façons ; l’âme a beaucoup plus de robinets à ouvrir que le mécanicien, mais c’est toujours elle qui ouvre les robinets. Et, par conséquent, un observateur étranger ne peut jamais prévoir ce que fera un homme ; il peut seulement affirmer que l’homme hommera, mais il ne sait pas quel mécanisme fonctionnel l’âme aura fantaisie de choisir au moment où il observe. L’homme est donc déterminé en tant que mécanisme, et ses actes sont toujours des actes d’homme, mais il y a en lui un principe d’action qui, indépendamment de toute variation des choses mesurables, choisit à sa fantaisie les mises en train qu’il lui plaît.

Il ne sera évidemment pas facile de démontrer directement que les mises en train du mécanisme de l’homme ne sont pas indépendantes de toute