Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/21

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Voilà encore une opinion d’athée, savoir que la pensée résulte d’un mécanisme déterminé ; je ne crois pas à la liberté, et cela est fondamental chez moi ; comment donc pourrais-je me faire comprendre d’un croyant doué de liberté absolue par cela même qu’il est croyant ? Cette liberté absolue serait la base de tous les raisonnements de mon interlocuteur, tandis qu’elle doit être exclue de tous les miens. Certains spiritualistes concilient le plus aisément du monde la liberté et le déterminisme ; de même les croyants admettent un Dieu tout puissant et entièrement libre dans une nature entièrement réglée ! Si cela est de l’hébreu pour moi, ce n’est pas ma faute. Il est vrai que les croyants deviennent logiques en admettant la possibilité du miracle, et là est, en effet, le seul point positif du débat ; un individu qui n’a pas l’idée de Dieu ne peut l’acquérir que si Dieu se manifeste à lui, et cela ne saurait arriver que par un miracle.

Un athée logique devrait devenir croyant s’il constatait un miracle ; mais comment constater un miracle, c’est-à-dire un accroc aux lois de la nature ? Il faudrait pour cela être sûr que l’on connaît toutes les lois de la nature et aussi toutes les conditions du phénomène observé. Qui oserait avoir une telle prétention ? J’ai écrit jadis que, si je voyais un miracle, je deviendrais croyant ; je crains bien de m’être vanté ! Si j’assistais à un