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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/220

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Nous pouvons maintenant renoncer à l’hypothèse du phrénographe réalisé ; il nous a servi seulement à expliquer sans ambiguïté la théorie de la conscience épiphénomène ; il est évident désormais, me semble-t-il, pour quiconque s’est donné la peine de suivre ces raisonnements plutôt ennuyeux, que la théorie de la conscience épiphénomène est identique à la définition du monisme dont elle n’est qu’un exposé différent ; elle se borne à prétendre que rien ne se passe dans la pensée humaine sans que se modifie parallèlement quelque chose qui est susceptible de mesure, qui, en d’autres termes, est observable au phrénographe.


§ 36. — MATIÈRE ET PENSÉE

Indépendamment de la ruine de la liberté absolue, le monisme ou, ce qui revient au même, la théorie de la conscience épiphénomène, présente encore une autre conséquence que les hommes habitués au dualisme ne se résigneront pas facilement à accepter. Puisque, chez chacun de nous, les mouvements de notre substance cérébrale sont conscients, puisque certaines modifications mesurables représentent, pour celui qui en est le siège, celle-ci une pensée, celle-là une souffrance, celle-là encore une détermination d’agir, il faut admettre que notre substance cérébrale est