Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/219

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L’influx nerveux résultant d’une impression donnée se répartit dans le cerveau suivant l’état du cerveau au moment considéré[1], et produit dans les divers points de ce viscère des modifications mesurables qui, dans l’hypothèse du phrénographe réalisé, peuvent se lire de deux manières : l’une réservée au propriétaire du cerveau et qui est le langage subjectif des états de conscience, l’autre qui est à la portée de tout individu capable de lire un phrénographe. Mais il n’y a là que deux traductions différentes des mêmes mouvements, des mêmes modifications mesurables : il suffirait de savoir établir un dictionnaire pour passer de l’une des langues à l’autre ; dans tous les cas, le fait de la lecture consciente de son propre cerveau par l’observé échapperait à l’observateur du phrénographe, serait pour lui un épiphénomène sans intérêt, au point de vue de son étude objective des phénomènes ; il faut le répéter une fois de plus, puisque les dualistes semblent toujours ne pas comprendre notre thèse ; ce qui est sans intérêt pour l’observateur objectif, ce n’est pas ce que lit l’observé dans son propre cerveau, mais seulement le fait qu’il lit dans sa conscience quelque chose de précisément équivalent à ce qu’observe objectivement le lecteur du phrénographe.

  1. Et cet état change sans cesse, comme nous le constatons dans notre langage subjectif, par la mobilité de nos pensées, comme le constatent également les observateurs étrangers qui étudient objectivement les phénomènes vitaux.