Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/222

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ils répugnent à croire que des éléments de conscience dont la synthèse constitue la pensée humaine peuvent être inhérents à des éléments mesurables dont la synthèse constitue le corps humain. Et cependant, sauf ceux qui sont spirites, aucun dualiste n’a la prétention d’avoir connu dans le monde une conscience qui existât sans être liée à un corps ; l’homme le plus génial n’en a pas moins un corps, une guenille matérielle appréciable, et il ne manifeste son génie que grâce à sa guenille. Je ne puis pas savoir directement si le charbon contient les éléments de la pensée ; je ne suis pas dedans, comme on dit vulgairement ; la seule matière que je puisse connaître au point de vue subjectif, parce que je suis dedans, c’est celle qui constitue mon corps : et je constate que celle-là est consciente ; c’est même pour cela que je puis le constater ; la seule observation qui me soit possible au sujet de l’hypothèse dont je m’occupe actuellement est donc favorable à cette hypothèse ; je ne dirai pas qu’elle la démontre ; les dualistes font en effet, chacun sur soi, la même observation, et ils restent dualistes ; mais si elle ne la démontre pas, elle ne l’infirme en aucune manière ; écoutez cependant ce qu’écrit un dualiste « au nom de l’observation et de la raison[1] ».

  1. Abbé Chanvillard. Revue du Clergé français. J’ai déjà répondu à ces assertions dans Les Limites du connaissable. Paris, Alcan.