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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/223

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« Votre système vous contraint d’affirmer que la matière doit produire la pensée, l’observation scientifique nous contraint d’affirmer [?] que la matière est incapable de produire la pensée. Nous savons en effet ce que c’est que la matière [?] et nous savons aussi ce que c’est que la pensée [?] ; l’observation externe nous renseigne sur le premier point et l’observation psychologique sur le second. La matière nous apparaît étendue, pondérable et divisible ; on peut la mesurer et elle est localisée dans le temps et dans l’espace. La pensée n’est ni pondérable, ni étendue, ni divisible ; elle exclut le mouvement et la mesure[1]. Quelles seraient les dimensions d’une pensée, la force mécanique d’une volition, le côté droit d’un désir ? Il serait aisé de développer dans le détail ces caractères absolument irréductibles de la pensée et de la matière tels que l’observation nous les fournit. Cela a été fait cent fois. Je me contenterai de conclure : entre la pensée et la matière la différence ne saurait être plus grande ; elle se présente sous forme de contradiction. Voilà ce que l’observation nous révèle [?]. Vous dites, au nom d’une thèse que, gratuitement, vous supposez démontrée : la matière peut contenir les éléments de la pensée ; au nom de l’observation et de la raison, je vous réponds : la

  1. Mais les monistes croient qu’elle s’accompagne toujours de modifications dans quelque chose qui est susceptible de mesure.