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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/225

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vers le monisme, car l’observation montre à chacun de nous, grossièrement il est vrai, et sans que cette observation soit susceptible d’être traduite par des chiffres rigoureux, qu’un homme ne peut pas penser sans dépenser.


§ 37. — DIFFICULTÉS DU LANGAGE MONISTE

Jusqu’à présent les arguments foudroyants des dualistes n’ont pas semblé mettre le monisme en trop mauvaise posture ; les expériences, les observations décisives, auxquelles se reportent les dualistes pour nous réduire en poussière, n’ont aucun fondement sérieux, ainsi que j’ai essayé de le montrer, en oubliant autant que possible que je suis moi-même moniste.

Mais il y a une autre série d’arguments plus importants et plus capables de convaincre les gens qui n’ont pas leur siège fait d’avance ; déjà, pour la question de la liberté absolue, le monisme, qui à mon avis sort victorieusement de cette épreuve, a dû paraître bien bizarre, et même bien nuisible à certaines gens : mais nous ne faisons pas ici de la logique de sentiment, et il faut aller jusqu’au bout des conséquences de ses théories.

Si l’on admet le monisme, que devient la notion de but ? à quoi rime la tant vantée « harmonie des choses de la nature » ? Quel est le sort des grands principes de justice, de progrès, etc., pour lesquels