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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/23

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buer à l’athéisme le mouvement anticlérical si manifeste à notre époque ; plusieurs se disent athées sans avoir beaucoup réfléchi à ce que cela veut dire ; presque tous vont à Dieu en repoussant les prêtres, intermédiaires parasites ; presque tous souscriraient volontiers à l’orgueilleuse déclaration de Victor Hugo : « Je ne veux être assisté à mon chevet par aucun prêtre d’aucun culte ; je crois en Dieu ! »

Aujourd’hui donc encore, l’athéisme est mal porté. Voltaire le répudiait déjà et affirmait que « la saine philosophie en avait eu raison ». Les admirateurs de Spinoza et de Diderot s’efforcent de démontrer que ces deux philosophes n’étaient pas véritablement athées ; de même, les adorateurs d’une jolie femme n’avouent pas volontiers au public qu’elle a de fausses dents ou une maladie cachée ; l’athéisme est une tare regrettable, et que désavouent les plus indulgents mêmes des hommes « normaux ».

Heureusement, l’athéisme vrai, s’il a des inconvénients que je mettrai de mon mieux en évidence, porte aussi sa consolation avec lui. Celui qui ne croit pas à la liberté absolue ne peut avoir honte d’être ce qu’il est, ni en être fier. J’ai connu cependant des bossus qui avaient honte de leur bosse, quoiqu’elle leur fût venue bien malgré eux ; c’est donc que probablement l’athéisme fournit à l’homme plus de consolation que la scoliose, car