Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/283

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cation d’une proposition dans une autre ! Que pensez-vous à cet égard des anthropopithèques ? Je vous en prie, ne remontez pas plus haut.

« J’insiste sur ce qu’un homme qui a reçu une éducation suffisante puise dans les raisonnements déductifs bien faits une entière conviction. Quoique la faculté de construire de tels raisonnements n’apparaisse qu’assez tard, elle est essentielle à notre pensée. À quelle habitude correspond l’évidence qui accompagne l’exercice de cette faculté ? ce n’est point à une habitude directe. Le frottement du monde extérieur n’a pas supprimé, sans qu’ils laissassent de descendants, ceux qui construisaient mal des raisonnements, qu’ils ne construisaient pas du tout. Il a tout au plus supprimé, avec une intelligence qui m’étonne, ceux chez lesquels se développait de travers ce qui, un jour, devait être cette faculté. Je suppose bien qu’elle se préparait chez nos ancêtres quand même ils ne l’exerçaient pas. Peut-être en a-t-il été souvent ainsi : nous ignorerons probablement toujours la façon dont l’être vivant a réagi contre le milieu extérieur, comment s’élaborait en lui ce qu’il allait devenir, comment il s’est servi, pour se défendre, des armes qu’il avait déjà et a su les adapter à de nouveaux usages. Les facultés qui se sont développées ont peut-être toujours dépassé infiniment les circonstances qui leur ont permis de se produire et de durer. À chaque moment de leur développement