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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/288

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depuis longtemps, je vous préviens que je ne bois guère que de l’eau). Un être qui pense sans un cerveau vivant, quelle absurdité ! « Changez, s’il vous plaît, cette façon de parler », et dites seulement que la pensée ne se manifeste à nous que dans des êtres qui ont un cerveau vivant. Si, par suite de cette maladie dont je vous ai parlé et que les aliénistes n’ont pas encore nommée, dans un accès de la manie de la continuité, je me plais à imaginer qu’il y a de la pensée partout, sans que je m’en aperçoive, il ne faut pas vous irriter, ni prétendre me faire enfermer. Entre la pensée et l’absence du cerveau, je ne vois pas de contradiction dans les termes, et cela suffit pour que je sois libre de m’amuser au roman de l’être à deux dimensions.

« Permettez-moi, par un autre exemple, de vous montrer la différence des points de vue : vous reprochez aux mathématiciens leurs spéculations sur l’infiniment petit : que savent-ils donc de l’espace infiniment petit ou infiniment grand pour se permettre d’affirmer que les propriétés observées sur des dessins qui sont « à leur mesure » se conservent dans des figures infiniment petites ou infiniment grandes ? Que savent-ils de l’espace réel ? Rien du tout, mon cher ami, pas même (s’il y en a un) de celui qui est à leur mesure : c’est vous qui vous préoccupez du réel, vous et vos confrères, et vous avez bien raison, car c’est grâce à vous autres que nous arrivons à le connaître, à le faire