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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/289

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entrer dans notre pensée, à le maîtriser ; mais les mathématiciens ?… Ils ont posé un espace qui jouit de certaines propriétés, et ils se plaisent à poursuivre les conséquences de ces propriétés. Que leurs spéculations sur le fini ou l’infini s’appliquent au réel, j’en suis émerveillé ; c’est un fait devant lequel il faut bien nous incliner tous les deux. Voyez-y, s’il vous plaît, la bienfaisante influence des causes destructives. En spéculant sur les figures infiniment petites, les mathématiciens ont créé l’admirable instrument que vous connaissez et qui, en astronomie notamment, leur a rendu des services incontestables. Pour le moment je n’attribue pas la même importance aux spéculations sur l’homme à deux dimensions.

« Revenons à la nécessité des physiciens ; vous savez combien le sujet m’a toujours préoccupé et vous vous étonneriez si je ne m’y arrêtais pas ; vous m’accuseriez peut-être de quelque lâcheté ; vous auriez tort : la vérité est que je veux, en passant, dire son fait au déterminisme.

« Au fond des sciences expérimentales, il y a un postulat indispensable, qui est pleinement justifié par leurs succès et dont, bien entendu, je ne contesterai pas la valeur : c’est que chaque phénomène est déterminé par quelques phénomènes, en petit nombre, en ce sens que la connaissance approximative de ceux-ci suffit à la connaissance approximative de ceux-là.