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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/291

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n’échappe à la relativité. Le déterminisme suppose une pensée ; c’est pour une pensée que les choses sont déterminées. Les choses sont déterminées, cela veut dire : il est possible de connaître les choses. Le déterminisme en soi, tout seul, n’a pas de sens. Veut-on dire, en affirmant le déterminisme, que les choses se sont passées, se passent et se passeront de telle façon ? C’est une pure niaiserie, que je ne vous prête pas. Non, il faut entendre : les choses se passeront d’une façon certaine. Certaine pour qui ? Pour un être pensant. Tout est connaissable, intelligible, tout peut être objet de pensée.

« Quelques-uns se sont plu à imaginer les lois naturelles comme impliquées les unes dans les autres, à la façon des propositions mathématiques, et dominées par un système de formules qui les contiendrait toutes. Qu’est-ce qu’une formule, sinon un assemblage de signes ? Et des signes sont moins que rien s’ils ne sont pas pensés.

« Je ne veux pas du tout discuter ces conclusions, ou ces hypothèses. Mais elles me ramènent à mon point de départ. Si elles sont vraies, le bel épiphénomène que la pensée ! Et vraiment vous avez eu tort de railler la petitesse de notre taille ; je pose à nouveau ma question du début : sommes-nous distincts de ce que nous pensons, et en quoi ? Voici que nous embrassons le système solaire ;