Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/314

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syllogisme. On n’a jamais tiré d’un syllogisme que ce qu’on y avait mis ; c’est un exercice de langage. Quand vous en avez énoncé les prémisses, vous avez tout dit ; le reste n’est plus que du bavardage. Mais notre langue et la manière de nous en servir sont des héritages de nos ancêtres ; je dis héritages et non hérédités, parce que ces commodités nous sont transmises, partiellement au moins, par éducation ; et c’est pour cela que ces outils, quoique bons, sont moins parfaits que ceux de la langue mathématique, dans les principes de laquelle l’éducation humaine n’a aucune part ; je me défie toujours des éducateurs ; ils raisonnent trop et font de la logique de sentiment, tandis que l’hérédité est aveugle, et nous donne des qualités entièrement bonnes ou entièrement mauvaises, comme elle les a reçues.

Vous donnez, en passant, un coup de patte au monisme ; je vais, à ce sujet, vous faire une niche, en me servant de votre lettre elle-même :

« Si la qualité n’est qu’un mot, dites-vous, la quantité, elle aussi, n’est qu’un signe ; votre monisme n’absorbera jamais la diversité des aspects de l’être, la multiplicité des phénomènes, la richesse infinie du vêtement de l’inconnaissable. Parce que nous essayons de construire, avec un jeu de symboles quantitatifs, un schéma qui nous représente le monde, ne prenons pas ce schéma pour la réalité et la partition écrite, où toutes les