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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/41

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deux choses : 1o que l’homme a l’idée de Dieu ; 2o que nos idées ne nous trompent pas.

À la première de ces deux propositions je ne puis rien dire, sinon que je n’ai pas et que je n’ai jamais eu cette idée considérée comme commune à tous les hommes ; mais c’est là une affirmation gratuite ; je ne pourrai pas la démontrer et les croyants ne voudront pas me croire. De même un daltonien vrai ne pourrait démontrer à des hommes normaux qu’il n’a pas l’idée de couleur. Je laisse donc de côté la première des deux propositions précédentes ; cependant la preuve de Saint-Anselme me permet de comprendre un peu mieux celle de Descartes, qui, si je ne me trompe, se ramène à ceci : « Nous avons l’idée de la gradation dans la perfection, donc il existe un être infiniment parfait. » Descartes, qui était mathématicien, savait pourtant que certaines grandeurs peuvent croître indéfiniment sans dépasser jamais une limite finie donnée, ou, si l’on préfère, que certaines courbes ont une asymptote horizontale.

Nous pourrions donc imaginer un être plus parfait que tout ce que nous connaissons sans être obligés pour cela d’admettre un être infiniment parfait ; je me demande d’ailleurs avec quel instrument on mesure la perfection, et comment Descartes a pu découvrir que le monde extérieur est plus imparfait que nous. Mais je laisse de côté ces considérations qui feront sourire les croyants ;