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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/45

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d’y croire, d’en conserver la notion obsédante et nécessaire ; cette notion fait partie de mon mécanisme d’homme, et la certitude qu’elle est fausse me donne le vertige sans la détruire.

Une telle constatation me permet, à moi athée, de me rendre compte de l’état d’esprit d’un croyant par rapport à l’idée de Dieu. Cette idée existe en lui, indépendamment de tout raisonnement et de toute preuve, comme l’idée de la verticale absolue existe en moi. Que les preuves classiques de l’existence de Dieu soient insuffisantes, cela n’a donc aucune importance pour les croyants. J’irai plus loin. En admettant même qu’on pût démontrer qu’il n’y a pas de Dieu, comme on a démontré qu’il n’y a pas de verticale absolue, cela n’enlèverait rien à la solidité des convictions d’un croyant, de même que mes études de cosmographie ne m’ont pas empêché de conserver la notion indestructible de verticale absolue, et de m’en servir tous les jours, dans tous les actes de ma vie courante qui n’ont pas de rapport direct avec l’astronomie.

Ce qu’il y a d’intéressant dans cette histoire de la verticale absolue, c’est qu’elle a toujours été mêlée aux dogmes religieux ; pour tout croyant naïf, Dieu est en haut ; Jésus est descendu aux Enfers et monté au Ciel où il est assis à la droite de Dieu. Les croyants qu’une solide éducation scientifique a mis en garde contre ces erreurs grossières, n’y voient plus, je le sais, que des symboles