Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/44

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d’enfants, cette idée de la verticale absolue est très répandue ; les Gaulois craignaient que le ciel leur tombât sur la tête, et mon petit neveu ne peut pas comprendre que la lune reste en l’air si elle n’est pas attachée. Cette idée est donc très répandue. Je n’oserais pas dire, néanmoins, que tous les hommes l’ont ; il y a peut-être des gens qui ne conçoivent pas de verticale absolue, comme il y a des athées ; je crois être dans le vrai en disant que l’idée de la verticale absolue est aussi répandue dans l’espèce humaine que l’idée de Dieu.

Or, l’idée de la verticale absolue est mathématiquement absurde ; il y a autant de verticales qu’il y a de points à la surface de la Terre ; celle de mon antipode est le contraire de la mienne ; c’est une oblique quelconque par rapport à ma verticale, pour un point quelconque autre que mon point antipode.

Cela, je le sais, j’en suis sûr.

Si j’avais en mes idées innées la confiance que professaient pour les leurs Saint-Anselme et Descartes, je dirais que les mathématiques ont tort, et que l’astronomie se trompe. Je préfère être plus modeste, et attribuer plus de valeur à l’expérience des hommes munis de tous les moyens d’investigation, qu’à celle que mes ancêtres ou moi-même avons pu acquérir à l’aide de notre « seule faiblesse ». Je déclare donc que la verticale absolue est une absurdité ; mais cela ne m’empêche pas