Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/54

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En disant quelqu’un, j’entends seulement qu’on peut en parler comme on parle d’un homme ; et, à vrai dire, les attributs dont les croyants gratifient leur Dieu sont calqués naturellement sur ceux de l’homme ; cela est nécessaire, car l’homme n’invente rien et ne sait qu’imiter ; il a donc donné à son Dieu ses propres attributs, en les amplifiant et leur accordant une perfection absolue ; il exprime cela, en disant que « Dieu a créé l’homme à son image ». Si Dieu était autrement qu’à l’image de l’homme, il n’expliquerait rien, car la seule explication dont l’homme soit satisfait est celle qui rapporte les choses à des interventions humaines. Et c’est pour cela que, malgré les théologiens, les croyants les plus humbles se complaisent toujours dans la représentation du Père Éternel sous les traits d’un bon vieillard.

Je ne vois donc pas de nécessité que le monde ait commencé, ni, s’il a commencé, qu’il ait été créé par quelqu’un dont on puisse parler comme on parle d’un homme. Je dirai même que le fait qu’on peut en parler comme on parle d’un homme suffirait à m’empêcher d’y croire, car je suis convaincu que la manière dont nous parlons des hommes est fautive, résulte d’une erreur. Voilà le point le plus intéressant pour le biologiste que je suis ; je ne m’y attarderai pas maintenant, l’ayant longuement développé dans d’autres ouvrages. J’y reviendrai d’ailleurs dans la troisième partie de