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plus abondantes d’anthérozoïdes dans tel ou tel carré, ce sera là le phénomène inconnu, dû à une cause ignorée et momentanée, que nous devons appeler le hasard jusqu’au moment où nous l’aurons analysée. Si, par exemple, nous introduisons en un point de la préparation un petit tube capillaire ouvert et rempli d’une solution d’acide malique[1], nous verrons que, malgré la continuation de leurs mouvements désordonnés dans le liquide, tous les anthérozoïdes se rapprocheront insensiblement de l’orifice du tube et finiront par y pénétrer ; nous aurons réalisé un piège à anthérozoïdes, parce que la diffusion de l’acide malique dans notre préparation fera naître en chaque point une hétérogénéité dont la conséquence sera, pour un anthérozoïde quelconque, une composante dirigée vers l’orifice du tube. Nous aurons détruit l’homogénéité de la goutte liquide, mais nous l’aurons détruite sciemment, et au lieu d’attribuer au hasard l’agglomération d’anthérozoïdes produite à l’orifice du tube, nous dirons que nous avons découvert la loi de l’attraction chimiotactique des anthérozoïdes de fougère par l’acide malique.

Ainsi donc, si nous constatons une distribution homogène des anthérozoïdes dans le liquide, nous ne devons pas dire que ces anthérozoïdes sont

  1. C’est l’expérience célèbre de Pfeffer sur la chimiotaxie. (Voy. mon Traité de Biologie, chap. ier.)