Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/86

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contradiction Voltaire et Diderot sur un sujet de cette importance. J’avoue immédiatement ma préférence personnelle pour l’opinion de Diderot, mais ce n’est qu’une préférence personnelle et qui n’a, par conséquent, aucune valeur.

Il me semble aussi que la question n’est bien posée ni par l’un ni par l’autre ; au xviiie siècle, on ne songeait guère au transformisme, quoique Maupertuis, et Diderot lui-même, puissent être, à juste titre, considérés comme des précurseurs de Lamarck et de Darwin. Du moins, cette notion du transformisme, si l’on y songeait de temps en temps, ne faisait pas encore, comme elle devrait le faire de nos jours, la base de l’enseignement philosophique[1].

Or, il y a, dans le problème moral et social, une question qui ne saurait être séparée de celle de la formation évolutive des espèces. On doit distinguer l’étude du rôle qu’a joué l’idée de Dieu dans la formation de la conscience morale de l’homme actuel, et l’étude de la nécessité actuelle de l’idée de Dieu, pour l’homme tel qu’il est, avec toutes ses qualités et ses tares héréditaires. Dans cette dernière étude, il faut encore séparer la question de la possibilité actuelle de l’athéisme social, et celle des conséquences de l’athéisme social pour les générations futures. Cette dernière question ne

  1. Voyez plus bas, § 28.