Aller au contenu

Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cela prête à des développements poétiques), les sociétés initiales, dis-je, ne furent probablement pas remarquables par leurs vertus ; on ne se fait pas en un jour une mentalité d’animal social.

Passons donc par-dessus un grand nombre de générations sur lesquelles nous n’avons pas et n’aurons jamais aucun renseignement, mais dont nous trouverions peut-être les équivalents chez les différents peuples sauvages considérés comme occupant aujourd’hui des niveaux différents dans l’échelle de la civilisation. Arrivons tout de suite aux plus anciens peuples dont l’histoire nous ait conservé le souvenir ; ou, si vous voulez, à nous-mêmes, qui ne différons que bien peu de ces peuples ayant déjà, dans leur hérédité, la marque ineffaçable d’une vie sociale prolongée pendant des centaines de siècles. Ces peuples sont constitués en sociétés ; ils ont l’idée de Dieu ; ils ont une conscience morale.

Chose remarquable, quelles que soient les différences entre les religions des peuples que nous pouvons étudier, quelles que soient aussi les différences entre leurs mœurs et leurs lois, les dieux d’un peuple sont toujours les gardiens de ses conventions sociales. L’homme qui plaît aux dieux est toujours celui qui observe scrupuleusement les règlements de sa société humaine.

Beaucoup de peuples attribuent d’ailleurs une origine divine à leurs lois morales. Historique-