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la religion. Le cardinal Lecot comparait récemment l’Église et l’État à deux barques entre lesquelles tout Français catholique aurait désormais à choisir, et qui vont peut-être partir en guerre l’une contre l’autre. Je frémis de cette alternative et je rends grâces au ciel de n’être pas croyant, pour pouvoir rester, sans aucun sacrifice douloureux, un bon citoyen.

Voilà au moins un avantage de l’athéisme ; n’avoir qu’un seul maître à servir, la société dont on fait partie. Quand je vous disais que le chien est plus heureux que nous ! Son Dieu et son maître, c’est le même homme. Pour nous, au contraire, afin de nous enseigner plus aisément notre devoir social, on a inventé un Dieu fictif chargé d’en faire respecter les clauses ; beaucoup ont cru à son existence, et sont aujourd’hui bien ennuyés de voir que la société et son Dieu tutélaire ont évolué suivant des routes différentes ; on ne sait plus à qui entendre ; l’athéisme a du bon[1].


§ 19. — DEVOIRS RELIGIEUX SÉPARABLES DES DEVOIRS SOCIAUX

Dans l’exemple du chien, que j’ai pris tout à l’heure, j’ai encore un enseignement à puiser. Le chien aime son maître qui le nourrit, le protège et

  1. L’internationalisme aurait du bon aussi pour les catholiques soucieux de suivre l’autre barque, mais ils se déclarent plus patriotes que les autres.