vrai, qu’en y regardant de près, l’homme n’est pas seulement un enfant grandi ; il y a d’autres modifications que des accroissements de parties. Cela est encore plus caractéristique pour la mouche qui provient d’un ver avec lequel elle a fort peu de ressemblance, etc. Mais on n’était pas arrêté pour si peu ; l’œuf maternel n’était qu’un milieu nutritif où le spermatozoïde croissait progressivement jusqu’à devenir visible et capable de vivre par lui-même. D’où provenait ce spermatozoïde homunculus ? Il préexistait dans le spermatozoïde précédent et ainsi de suite jusqu’au père Adam ; de même existent à son intérieur tous les spermatozoïdes des générations futures. C’est la théorie de l’emboîtement des germes spermatiques, longtemps soutenue par ceux qu’on a appelés pour cela les spermatistes. À côté d’eux, une école antagoniste, l’école oviste, attribuait à l’œuf la propriété de former à lui seul le nouvel être ; la fécondation donnait seulement une excitation physique déterminant le développement, et les œufs étaient emboîtés les uns dans les autres, depuis la mère Ève jusqu’à la dernière des générations à venir.
Sous l’une ou l’autre de ces formes, la théorie de l’emboîtement des germes, attribuait à l’un seulement des éléments sexuels un rôle important dans la formation de l’individu. Indépendamment de l’emboîtement même dont nous trouverons un souvenir plus ou moins net dans les plasmas ancestraux de Weissmann, il reste à retenir de cette théorie bizarre l’hypothèse de la préformation de l’adulte dans l’élément microscopique d’où il provient.